CANADA ( fin )
Samedi 8 août , après un passage rapide au Nouveau-Brunswick , nous allons vers la Nouvelle-Ecosse , temps magnifique . Un très beau panneau d’entrée nous accueille .
Un centre d’information fait l’important mais en ce qui concerne les facilités pour les camping-cars , rien en dehors des campgrounds . Toute la journée , nous avons longé la baie de Fundy de l’autre côté du Nouveau-Brunswick. Même paysage rose (les rivières qui se jettent dans la baie et dont le fond est très érodé par les importantes marées d’où cette belle couleur rose de l’eau )et vert car la végétation est luxuriante .
Tout le long , des maisons acadiennes avec leur drapeau et leur étoile . Arrivée à Windsor , petite ville assez agréable . Nous bivouaquons sur un grand parking devant une rivière archi-pleine . Elle se jette dans la baie , donc se remplit et se vide au fil des marées .
Dimanche 9 août , nous sommes tout à côté de Grand-Pré , au fond de la baie du Minas Basin que tous les acadiens connaissent , où ils sont venus ou viendront en pèlerinage car c’est ici qu’a commencé le Grand Dérangement , c’est à dire leur déportation sur des navires anglais , direction l’exil .
LA MALHEUREUSE HISTOIRE DU GRAND DERANGEMENT .
En 1604 , un groupe d’aventuriers français s’établit sur l’ile Sainte Croix , à la frontière entre le Nouveau-Brunswick et le Maine ( USA ) . A partir des années 1630 , des colons arrivent du Poitou et de l’Anjou . Au début du XVIII siècle , ils subissent des attaques des colons anglais . Louis XIV vieillissant ne porte pas secours aux acadiens . Bien plus , il cède l’Acadie à l’Angleterre par le traité d’Utrecht (1713). Les acadiens , quoique sujets britanniques , prospèrent . Mais en 1755 , devant leur refus de prêter allégeance à la couronne , ils sont expulsés de leur terre . Ils se retrouvent prisonniers en Angleterre , certains reviennent à Belle-Ile , d’autres échouent en Louisiane et deviennent les Cajuns , d’autres au Nouveau-Brunswick ou en Gaspésie . La déportation s’est poursuivie jusqu’en 1763 . Par la suite , les survivants autorisés à revenir , les terres fertiles occupées par les colons anglais , se sont installés sur une mince bande de côte s’étendant de la Baie des Chaleurs jusqu’à Moncton . D’agriculteurs , ils sont devenus pêcheurs . En 1847 , un auteur américain Henry Longfellow a donné de l’espoir aux acadiens en publiant un long poème , Evangeline , popularisant leur épopée et leurs souffrances .
Grand-Pré est l’endroit historique de la première déportation . En 1924 , une chapelle a été édifiée en souvenir de l’église Saint-Charles brûlée par les anglais . On y trouve une plaque portant les trois cents noms des familles du village disparu .
Les acadiens y travaillaient dur pour aménager des digues et rendre les terres cultivables . Ils avaient mis au point un système très ingénieux pour empêcher l’eau de mer de s’infiltrer dans les terres .
Dans le jardin paysagé , se trouve la belle statue en bronze d’Evangeline , l’héroïne du long poème d’amour aux acadiens de Longfellow .
Dans l’après-midi , nous continuons le long de la baie de Fundy ( appelée autrefois la baie des français ) et arrivons à Annapolis Royal , gros village au bord d’une belle rivière qui se jette dans la baie . Se trouve ici le lieu historique de Fort Anne , tenu par les français de 1635 jusqu’à ce qu’il soit pris par les anglais en 1710 . Beaux remparts emmottés disposés en étoile . Et c’est ici que s’établit la première colonie française destinée à la traite des fourrures .
Nous continuons vers le sud , le long de la baie Sainte-Marie avec ses nombreuses églises historiques , en particulier celle de Sainte-Marie à Pointe-de-l’église , la plus grande église en bois d’Amérique du Nord (extérieur et intérieur très sobres , magnifiques vitraux venant de France ) .
Nous sommes à la presque pointe ouest de la Nouvelle-Ecosse , à Yarmouth . Port important et ferries vers les USA .
Bivouac sur le parking de Walmart à Yarmouth .
Lundi 10 août , nous sommes toujours dans la région emblématique de l’Acadie . Au sud est de Yarmouth , à Lower West Pubnico , au milieu d’ilots , est mis en scène un authentique village de pêcheurs . Habité par les descendants de son fondateur , en costumes d’époque , avec beaucoup de véracité et de naturel , ils font revivre la vie et les techniques de pêche traditionnelles des acadiens de 1653 jusqu’au début du XXème siècle . Les maisons plutôt petites , ¨ont élevé ¨ des familles de dix voire treize enfants . Nous n’avons pas eu le plaisir de goûter au ragoût de homard pommes de terre mais seulement à une galette à la cannelle , très bonne .
La morue était salée et mise en tonneaux pour lui faire perdre son eau avant d’être séchée au soleil . On la mettait aussi dans des boîtes en bois mais n’étant pas soumise aux procédés de la conserve , elle se gardait peu de temps ( 6 mois avons-nous cru comprendre ) , le pêcheur parlait anglais avec un fort accent .
Suite de notre périple , Birchtown , jolie ville de loyalistes noirs , blottie dans sa très belle baie où il y a de nombreux élevages de saumon .
Nous sommes maintenant sur la côte sud de la Nouvelle-Ecosse et remontons peu à peu vers Halifax . Sur notre route , se trouve Lunenburg , l’un des plus jolis et touristiques ports de la région .
TRES ANCIENS CHANTIERS NAVALS
REPRODUCTION DU BLUENOSE EMBLEME DU CANADA ET QUI ORNE LA PIECE DE DIX CENTS
Un peu plus au nord , tout près d’Halifax , un petit port de pêche de soixante âmes et qui se sont bien multipliées en ce moment : Peggy’s Cove .
Mardi 11 , mercredi 12 août , nous allons à Halifax régler les formalités pour le transport du camping-car , auprès d’une agence spécialisée . Comme pour le transport vers l’Amérique du Sud , nous avons utilisé les service de la société SeaBridge for Motorhomes . Coût total pour le trajet Halifax-Anvers : 2500 euros .
Après le passage au car-wash , nous allons au camping le plus proche d’Halifax ( 25 kms ) pour mettre le camping-car en configuration transport par bateau : installation de la cloison séparant la cabine de la cellule , nettoyage intérieur , démontage de la deuxième roue de secours ( aucune crevaison ) , abandon dans un lieu désigné du camping de la bouteille de gaz interdite sur le bateau , et tout cela sous une pluie battante .
Jeudi 13 août , dépose du camping-car sur le port avant 9h. Formalités très rapides . Nous avons eu à faire à deux responsables très sympathiques . A leur demande , un taxi nous a conduit au centre ville chez Hertz où nous avions réservé une voiture pour huit jours .
Vendredi 14 août , visite d’Halifax . Ville très pentue , mais plus facile à visiter avec une voiture qu’avec un camping-car . Capitale de la Nouvelle-Ecosse , deuxième plus grand port naturel du monde ( 76 m de profondeur ) . C’est ici que se formaient les convois pendant la deuxième guerre mondiale . Située au bord d’une rivière débouchant très vite sur l’Atlantique . Centre universitaire important .
VUE DE LA CITADELLE
CITADELLE
Fairview Lawn Cemetery , contenant les tombes de 121 victimes de la tragédie du Titanic . Halifax se trouve à 1296 kms de l’endroit du naufrage .
¨ En bons bretons ¨ que nous sommes , nous avons décidé d’aller faire le tour du Cap Breton ( trajet en noir sur la carte ) . Nous ne ferons pas de résumé au jour le jour mais nous vous présenterons des vues que nous avons bien aimées .
A Pictou sur la route du cap , réplique de l’Hector , bateau des premiers pionniers écossais débarqués ici en 1773 .
Maison acadienne .
Plage à Ingonish . Nous avons été surpris de trouver ici une magnifique plage avec des parasols et baigneurs à quelques encablures de Terre-Neuve et de Saint-Pierre et Miquelon .
Côte à Ingonish .
Le Cap Nord du Cap Breton .
Port de Chéticamp .
Plage à Port Hood . Eau à 19 degrés .
On ne sait pas son nom .
Cimetière marin , ils sont nombreux dans la région .
¨ Ma cabane au Canada ¨
On nous avait prévenus : le Cap Breton , ce n’est pas terrible . Evidemment cela manque de relief . Il aurait sans doute fallu en faire le tour à pied .
FIN DU VOYAGE
De Montevideo à Halifax , nous avons parcouru 68896 kms . Notre voyage s’est passé sans difficultés . Nous avons fait ce que nous avions projeté à quelques réserves près :
Ne pas avoir débarqué au Cap Horn , alors que nous étions à deux pas du but , à cause du vent .
Ne pas être allés en Bolivie pour raison de santé .
Ne pas avoir poussé jusqu’à Anchorage ( Alaska ) .
Ne pas avoir traversé le Canada au moment de Fall (automne ) , mais c’était difficile sur un an de faire coïncider notre passage avec les meilleures saisons pour chaque pays .
Quelques mots sur les pays que nous avons beaucoup aimés et sur les autres :
Le Brésil , nous avons adoré alors que nous en avions un peu peur au départ . Ce fut une découverte en ce qui concerne les paysages et le riche patrimoine colonial . Nous avons découvert avec beaucoup de plaisir le nord de l’Argentine . Nous avions eu auparavant un coup de coeur pour la Patagonie mais lorsque nous sommes passés en Patagonie chilienne , cela a été la grande surprise de voir un pays aussi harmonieux . Et notre amour pour le Chili a continué le long des côtes du Pacifique avec les Andes toujours présentes sans oublier le magnifique désert d’Atacama . Nous avons découvert le Nicaragua et le Guatemala , deux très beaux pays beaucoup plus riches sur le plan touristique que nous ne le pensions . La Colombie nous a beaucoup marqués , nous y allions sur la pointe des pieds , nous y avons découvert de magnifiques paysages et des gens très sympathiques . Nous connaissions déjà un peu l’est du Canada mais l’ouest fut une grande découverte à tel point que nous ne désespérons pas d’y retourner . Et que dire des formidables parcs américains , sinon que jusqu’à présent ce sont eux qui emportent nos suffrages .
Les autres pays : Nous avons détesté les innombrables et affreux ralentisseurs du Mexique , nous étions complètement cassés . Il y en avait aussi dans tous les autres pays mais plus supportables . Nous n’avons pas trouvé la magie à laquelle nous nous attendions sauf dans le Chiapas . Autre déception , le Costa-Rica dont on nous avait dit monts et merveilles et qui nous a déçus , on y a ressenti une exploitation excessive du tourisme .
Demain , vendredi 21 août 2015 , envol pour Paris .
Nous arrêtons là notre blog , en remerciant très chaleureusement toutes les personnes qui nous ont suivis .