ARGENTINE (3) CHILI (1) suite
TORRES DEL PAINE
Dimanche 7 décembre vers Torres del Paine . 60 kms de bonne route jusqu’à Cerro Castillo , ensuite mauvaise route de ripio ( on n’en a pas encore trouvé de bonnes ) sur 90 kms . Arrivée porte NE au parc , entrée 18000 pesos par personne soit 25 euros ( prix pour les étrangers ) . Nous nous installons à l’entrée au bord d’un petit lac . Et pendant deux jours nous avons eu le plaisir de regarder vivre une famille d’oiseaux dont le nom espagnol est caiquenes . Le mâle , blanc et noir , dominateur , la femelle plus petite , effacée , d’un marron très délicat et six petites boules ébouriffées beige . Nous avons admiré le dévouement des parents l’un pour l’autre et envers leurs petits . Ces oiseaux sont présents partout en Patagonie et surtout dans les zones humides .
Lundi 8 décembre , réveil un peu tardif vers 8 h , il fait un soleil magnifique et les trois Torres (tours) del Paine qui ont donné leur nom au parc se dressent dans le soleil .Le parc , sur notre route de remontée vers le nord a été déclaré réserve mondiale de la biosphère par l’ UNESCO en 1978 et c’est sans doute l’un des plus beaux espaces sauvages du Chili , mondialement connu des amateurs de randonnée et des grands espaces . Ce matin , nous sommes partis pour une simple traversée du parc en camping-car , 76 kms de piste et cela nous a donné quelques frayeurs . Nous voyions un parcours tranquille de 1h30 au dire du personnel à l’entrée ( sans doute pour les 4/4 ) mais pour nous il y a eu des passages en montée assez scabreux . Les trois tours sont des aiguilles granitiques de 2850 , 2800 et 2250 m , bicolore , beiges et noires , que l’on dirait découpées au ciseaux . Il y a aussi les trois Cuernos (cornes) del Paigne , constituées de sédiments sombres et de granite . Et cet emsemble montagneux se trouve au milieu de nombreux lacs , de cascades , de glaciers avec une végétation très riche (fleurs et arbustes) ,de nombreux oiseaux , des mammifères , guanacos , pumas , renards et chats sauvages .
Mardi 9 décembre , de Torres del Paigne à El Calafate . Nous passons la frontière à Cerro Castillo sans problèmes . Comme chaque fois le camping –car est enregistré sur un formulaire à part qui sera rendu à la sortie du pays . El Calafate après les 35 kms de ripio est encore à 320 kms . Nous avons décidé de prendre la route goudronnée qui fait un détour de plus de 100 kms plutôt que la route directe de gravier . Il y a un vent terrible . A l’Esperanza , à peu près à mi distance , nous prenons en stop un cycliste allemand , Mickael , qui veut aller rejoindre des amis en Colombie . Lourdement chargé , épuisé , il n’a pas bien mesuré la rage du vent contre les cyclistes et contre tout le monde d’ailleurs car la conduite du camping-car n’est pas facile non plus . On a mis le vélo sur le lit . El Calafate , ville que nous connaissions déjà, s’est beaucoup développée grâce au tourisme . La proximité du Perito Moreno , l’un des glaciers les plus connus au monde et des Lagos Argentino , très connus aussi, l’on fait se transformer en une ville agréable de 20000 habitants très bien tenue avec de nombreuses boutiques .
Pour commencer , courses à l ‘Anonima (grande surface que nous retrouvons dans toutes les villes importantes et dont les propriétaires sont des descendants d’éleveurs de moutons ) . Beau temps en fin d’après-midi , bivouac très venté le long de la réserve écologique Laguna Nimez .
Mercredi 10 décembre , nous allons au Perito Moreno , glacier qui se trouve à 80 kms d’El Calafate . Comme les Torres del Plaine pour le Chili , le Perito est le joyau du sud de l’Argentine . l’entrée du parc coûte 215 pesos par personne soit 40 euros pour deux . C’est le plus spectaculaire et le plus facile d’accès des glaciers andins , monstre de 14kms de long sur 4kms de large , il culmine à 50 , 60 m au dessus du lac . Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO , c’est paraît-il le seul glacier au monde qui ne recule pas et pourtant aujourd’hui où il y a eu un peu de soleil , nous l’avons vu se séparer avec fracas d’énormes blocs . Il n’arrête pas de grincer , craquer , gronder . La glace se forme à 2000 m d’altitude , elle descend peu à peu en épousant les reliefs , ce qui provoque de nombreux pics acérés et cassés . La glace non compactée laisse pénétrer les grandes longueurs d’onde de la lumière , elle reste blanche . Lorsqu’elle est compactée , seuls les rayons bleus (les ondes courtes) passent et donnent cette teinte bleutée si spectaculaire .
Jeudi 11 décembre , deuxième principal centre d’intérêt de la région , une navigation sur le Lago Argentino . Coût des 5 heures de navigation plus l’entrée du parc : 150 euros pour deux ! Nous allons voir d’autres glaciers dont le plus important est le glacier Upsala ( nom du bateau d’une expédition suédoise croisant dans les parages au début du 20 ème siècle ) . Situé sur un prolongement du bras nord du lac, on y accède en catamarans avec beaucoup de monde qui partent de Puerto Bandera . 60 kms de long , jusqu’à 4 de large et culminant jusqu’à 70 m, ce sont les dimensions du glacier Upsala .Et tout au long du parcours on se précipite pour photographier les ravissants mini icebergs bleu layette qui se sont détachés du glacier .
GLACIER UPSALA
Arrêt vingt minutes devant le glacier . La navigation reprend et s’arrête devant le glacier Spegazzini très intéressant lui aussi . Retour à Puerto Bandera vers 14 heures .
Demain , nous prenons la route RN 40 , route mythique qui remonte vers le nord de l’Argentine en longeant les Andes .
Samedi 13 décembre , avant de quitter El Calafate , essence , eau , courses . On démarre vers 12 h , il fait très beau , il y a peu de vent . A 35 kms de Calafate on se retrouve sur la fameuse RN 40 , le vent a repris . Nous nous arrêtons au bord du lac Viedma avec en arrière plan une chaîne de montagnes enneigées et le fameux Fitz Roy très fréquenté par les alpinistes et les randonneurs .
Nous arrivons à Tres Lagos , le pompiste nous assure qu’il y a seulement 85 kms de ripio , 85 kms qui vont paraître très longs . Il a fait très chaud toute la journée et à 18h il fait encore 30dg . Nous avons fait 245 kms , bivouac au milieu du désert .
BIVOUAC SUR LA RN 40
Dimanche 14 décembre , départ 8h30 , la route est toujours de gravier pour 15 kms . Nous roulons à 15,20 km/h et cela parait interminable . Enfin le goudron ! les kilomètres vont défiler , peu de circulation , paysages magnifiques , le soir nous aurons fait 565 kms . malgré une nouvelle portion d’une dizaine de kilomètres avant d’arriver à Rio Mayo. Nous n’avons rien vu à l’horizon , Rio Mayo se trouve dans un canyon . Le bivouac a été le bien venu !
ARRIVEE A RIO MAYO
Lundi 15 décembre , en quittant Rio Mayo , au début de la route 40 qui est encore de ripio , nous nous trouvons devant un monument qui est à la ¨gloire ¨ du mouton . Rio Mayo est la capitale nationale de la tonte ( la esquila ) . 4000 habitants , 800000 moutons . Moutons que l’on va retrouver le long des routes d’une Patagonie monotone , où l’on n’arrive pas à photographier les autruches ( elles s’enfuient dès qu’on les approche ) et il n’y a plus de guanacos . Arrivée à Esquel , jolie ville dans un écrin de montagnes . El Calafate est à 1200 kms .
Mardi 16 décembre , direction Bariloche , route goudronnée mais mauvaise , beaucoup de camions , paysages superbes de montagnes enneigées . Beaucoup d’arbres et de fleurs .
BARILOCHE :
S’étend le long du lac Nahuel Huapi , au pied de la cordillère , le centre est toujours le même depuis six ans que nous sommes venus , immeubles lourds de pierres et de bois , style alpin . Par contre l’arrivée a été très surprenante , beaucoup de quartiers très pauvres frisant le bidon ville . La ville est en effervescence de nombreux jeunes sont venus fêter la fin de leurs examens , beaucoup de monde dans les boutiques , Noel est proche , de plus Bariloche est la capitale nationale du chocolat .
Rencontre avec deux motards ( un français et un américain ) en route pour Ushuaia
Demain , jeudi 18 décembre , nous traverserons les Andes pour atteindre la côte chilienne que nous suivrons vers le nord jusqu’à Santiago et Valparaiso .