PEROU ( FIN )
Mardi 27 janvier , dans l’après-midi nous prenons la route de Lima en suivant la côte . Nous passons à San Andres qui est le port de Pisco , réputé pour ses petits restaus de fruits de mer et de poisson . Nous ne sommes pas très amateurs , à l’étranger , les fruits de mer ne sont jamais préparés comme nous les aimons .
Nous voulons nous arrêter un peu avant Lima , la côte est très peuplée . Il n’est pas si facile de quitter l’autoroute à péage quand on ne sait pas trop où s’arrêter . Nous nous décidons pour Asia qui est encore à cent kilomètres de Lima . La plage est immense , la mer, calme en apparence mais avec de temps à autre une vague très brutale . Le soir , un groupe installe des tentes pour passer la nuit sur la plage .
Mercredi 28 janvier , nous continuons notre progression vers Lima , côte sableuse et falaises . A mesure que nous nous rapprochons de la capitale , les élevages de poulets se font plus nombreux .
Nous avons décidé de nous arrêter à Miraflorès qui est la banlieue sud bourgeoise de Lima en bord de mer . Nous nous lançons au coeur de Miraflorès avec un peu d’appréhension , le quartier est extrêmement étendu , et même chance qu’à Arequipa , nous trouvons un arrêt le long d’un petit square tranquille et fleuri où les gens du quartier sortent leurs toutous matin et soir . Nous faisons un tour dans le centre à la recherche du métro que nous prendrons demain pour aller à Lima . Nous le trouvons facilement , achetons une carte de transport et en revenant , faisons quelques courses dans un supermarché chic et cher .
Jeudi 29 janvier : visite de LIMA . Le métro en fait est un bus rapide qui suit la voie qui lui est réservée . L’accès se fait par un tourniquet et on se trouve sur un quai pour prendre le Métropolitano vraiment très efficace . Le voyage debout est assez mouvementé mais on m’a tout de suite fait une place assise vu mon grand âge et malgré le grand nombre de passagers . Treize stations , nous sommes arrivés au centre de Lima en moins d’une demi-heure . Lima qui nous a paru beaucoup plus belle que la première fois où nous étions venus . C’est une ville tentaculaire de 8,4 millions d’habitants ( pour une population de 30 millions ) .
La Plaza Mayor , entièrement rénovée en 1997 , se pare d’une belle fontaine de bronze datant de 1650 . Elle est entourée d’édifices néo-coloniaux remarquables , garnis de beaux balcons de bois coloniaux .
Nous avons assisté à la relève de la garde qui a lieu tous les jours à midi . Protocole impeccable , uniformes rutilants , musique magistrale , malheureusement tout se passe derrière de hautes grilles , et le public est tenu à respect au moins cinq mètres en arrière . Un luxe de précautions qui nous paraît inutile , peut-être le mauvais souvenir du sentier lumineux .
La basilique et le couvent Saint François d’Assise sont parmi les ensembles coloniaux les mieux préservés de Lima . A l’intérieur nombreuses chapelles latérales aux statues en bois polychromes baroques .
Au fil des rues :
Avant de quitter notre agréable bivouac de Miraflores , nous sommes allés faire un tour du côté de l’océan où Miraflores a une très belle ouverture : une immense falaise avec à ses pieds une plage et sur la falaise des jardins , des pelouses et de très beaux immeubles . Lorsque nous sommes passés , un groupe de parapentistes attendait le vent . Beaucoup de gens se bronzaient sur les pelouses et nous , nous allions devoir affronter la traversée de Lima du sud au nord . Nous avons mis deux heures pour sortir de l’énorme banlieue où s’entasse le tiers de la population du Pérou . C’était la mauvaise heure , celle de la frénésie avec laquelle les gens essayent de rentrer chez eux , avec un nombre impressionnant de bus et de mini-bus s’octroyant tout l’espace pour semer au passage leurs occupants .
Nous nous arrêtons à Huacho sur une cochera ( arrêt pour camions ) . Il est 19 heures , il fait nuit .
Vendredi 30 janvier , le gardien de la cochera veut visiter le camping-car , il nous demande la permission de faire venir sa femme , son fils et sa fille . On ne parle pas espagnol mais on se comprend . Ils sont adorables et nous partons avec des oeufs et des fruits ( mangues , pommes , avocats ) .
Nous voulons nous diriger vers la Cordillera Blanca , entre Huaraz et Caraz , et qui est la plus haute chaîne tropicale de la planète ( Huascaran : 6768 m ) . Il ne fait pas beau , nous apercevons les premiers sommets blancs mais il y a beaucoup de nuages .
Nous côtoyons les 4000 m et nous nous arrêtons pour pique-niquer , il fait 10 degrés et il commence à pleuvoir . Nous redescendons à Huaraz ( 3000 m ) , un gros orage s’est déclaré . Nous continuons vers Yungay , petite ville à 2500 m , balayée en 1962 par une avalanche et détruite en 1970 par un tremblement de terre qui fit 70000 morts dans la région . Nous sommes arrrêtés le long de la route quand un homme vient à nous et nous propose son camping à Caraz , à 10 kms de là . Nous le suivons . Effectivement , il a une belle maison et à côté , un terrain et des sanitaires . Nous y passons une bonne nuit ( coût : 8 euros ) .
Samedi 31 janvier : avant de prendre la route pour le canyon del Pato ( 3 baluchons pour le routard ) , nous retournons à Yungay qui est redevenue une ville active . Ce matin il y a le marché où nous allons voir beaucoup de couleurs , de fruits et légumes , de femmes en costume local ( mais beaucoup se font prier pour la photo ) .
PLACE CENTRALE DE YUNGAY
LES TAXIS DE YUNGAY
LE CANYON DEL PATO : Ce canyon incroyable a été creusé par le puissant rio Santa qui va à la mer . Sur 13 kms la route qui le longe passe par 35 tunnels avec obligation de reculer dans le noir si on se trouve en face d’un autre véhicule , ce qui nous est arrivé . Elle se faufile dans les flancs de hautes parois rocheuses qui tombent deux cents mètres plus bas dans le rio . Les gorges étroites et profondes du canyon et les eaux tumultueuses et grises du rio provoquent une très forte impression . Arrivé à Huallanco , le canyon s’élargit un peu et prend des couleurs que nous avions rencontrées dans les quebradas en Argentine . Malheureusement , ce que ne nous disait aucune carte et encore moins le routard , c’est que pour se sortir de cet épisode un peu aventureux nous avons dû suivre le cours du rio , tantôt sur une rive , tantôt sur l’autre , sur une route de terre très mauvaise et dangereuse à cause des affaissements de terrain et des éboulis qui nous menaçaient .
HUALLANCA
TRANSPORT DES MANGUES
Nous nous sommes arrêtés à Chuquicara à la reprise de la route goudronnée qui mène à Chimbote , là où se jette le rio Santa .
Dimanche 1 février : de Chuquicara à Tujillo . Les rives du canyon vont s’abaisser peu à peu pour devenir une petite vallée puis une grande plaine fertile . Culture de riz , pommes de terre , maïs , bananiers , beaucoup de manguiers ...et coton . Arrêt dans une bourgade pour faire des courses . On ne trouve pas grand- chose à part des mangues .
Nous nous arrêtons à 8 kms au sud de Trujillo sur le site historique des Huacas del Sol et del Luna . Ce sont des sanctuaires en forme de pyramides . La Huaca del Sol est actuellement en cours de fouille et ne se visite pas . La Huaca de la Luna est un vaste temple en adobe sur cinq niveaux , lieu religieux et funéraire important , appartenant à la civilisation Moche ( 2ème-8ème siècle ap JC ).
De superbes bas-reliefs polychromes représentant des divinités anciennes , des figures géométriques et des animaux ont été découverts et restaurés. .La figure la plus présente est celle de la divinité de la montagne dont les pratiques sanguinaires ne seront pas détaillées ici .
A un kilomètre du site nous avons visité le très beau musée de Moche , complément indispensable de la première visite . Mais là les photos y sont interdites . Il recèle dans des bâtiments modernes et avec une présentation claire et aérée une centaine de poteries mochicas retrouvées dans les tombes de la Huaca del Luna qui accompagnaient les morts dans l’au-delà et sont très explicites sur les rites et coutumes de cette civilisation pré-inca .
LA HUACA DEL SOL ( encore non fouillée )
LA HUACA DE LA LUNA
LE MECHANT DIEU DE LA MONTAGNE
CHIEN PERUVIEN A L’ ENTREE DU TEMPLE ( sans poils tel qu’il y a des milliers d’année )
A la sortie du musée nous prenons la direction du nord , à 15 kms , nous arrivons à Huanchaco une petite station balnéaire populaire auprès des gens de la région , des surfeurs et des routards . La plage est longue de plusieurs kilomètres . Une petite jetée marque le début du port , les pêcheurs utilisent encore de frêles embarcations de roseaux , les cabalitos de totora . Lorsque nous arrivons en soirée le village est noir de monde . Nous nous arrêtons sur le parking qui longe la plage .
Lundi 2 février : rien
Mardi 3 février , nous allons à Trujillo , très grande ville ( 850000 habitants ) , mais très accueillante . Les rues sont larges , les maisons peintes de couleurs dynamiques , bleu , vert , orange , jaune . Nous trouvons assez facilement un parking gardé , proche du centre et bon marché ( 0,70 euro la matinée ) . Comme d’habitude nous arrivons à la Plaza de Armas , belle , grande , entourée de demeures coloniales restaurées , certaines avec des moucharabiehs d’origine andalou-musulmane . La cathédrale , d’un beau jaune ( la région aime cette couleur ) a été fondée par Pizarro . Plusieurs immeubles de couleur ocre forment un emsemble élégant à côté du bleu flashy de la Municipalitad . L’hôtel de ville qui aujourd’hui se trouve sous les huées d’une manifestation pas très importante , mais qui est rejointe par une autre .
av
Petite ballade agréable avant de reprendre la direction de Huanchaco .
HUANCHACO : LES CABALLITOS DE TOTORA
Après-midi tranquille , lorsque nous voyons se garer autour de nous des camping-cars allemands et suisses que nous avions croisés au détroit de Magellan . On en avait compté neuf ,en fait ils sont vingt . Ils font à peu près le même trajet que nous et se disperseront après le Mexique .
Ce même jour , nous avons fait une rencontre très sympathique et intéressante avec Mireille , au voyage chevillé au corps comme nous , et qui habite la Montagne Noire ( celle qui est près de Carcassonne ) .
Mercredi 4 février : de Huanchaco à Lambayèque . Nous avons évité Chiclayo , grande ville de 500000 habitants à la circulation très agitée et très difficile . Notre destination est à douze kilomètres Lambayèque où se trouve l’un des musées les plus intéressant du Pérou : le Museo Tombas Reales de Sipan , ouvert depuis une dizaine d’années dans une imposante structure couleur framboises écrasées qui représente une pyramide Moche . Ce musée dans lequel les prises de vue sont interdites contient les inestimables richesses trouvées en 1987 dans les tombes de la huaca Rajada à 35 kms au sud-est de Chiclayo . Ce sont des découverts analogues à celles effectuées en Egypte pour la tombe de Toutankhamon . Deux français se joignent à nous pour la visite et l’un deux qui parle l’espagnol , traduit en français les propos de la charmante guide péruvienne . Cette découverte s’est faite à partir d’indices données involontairement par des pilleurs de tombes . Le musée a trois étages , on commence la visite par le haut . Les niveaux 3 et 2 exposent des céramiques comme dans la huaca de la Lune qui racontent la vie de tous les jours des moches , leur représentation des dieux . Au niveau 2 sont exposés tous les bijoux , ornement faciaux , masques de cérémonies . L’étage 1 représente en dimension réelle la tombe du Sacerdoce ( le prêtre ) et celle du maître des lieux , le Senor de Sipan entouré de sa famille ( huit personnes ) , ses femmes , un enfant , un chien , un lama , tous les objets dont il avait besoin dans l’au-delà , un serviteur au pied coupé ( pour qu’il ne s’en aille pas ) . O n imagine la joie de la famille pour faire le grand voyage avec le Senor .
Après avoir quitté le musée nous cherchons un bivouac qui nous donne un peu d’air frais . Nous nous arrêtons à Pimentel , un petit port où la pêche se pratique aussi avec les caballitos de totora .
Jeudi 5 février , nous continuons notre montée vers le nord le long de la Panaméricaine et peu avant Piura nous faisons un détour vers Catacaos , petite ville réputée pour son orfèvrerie d’or et d’argent , ses panamas et son immense marché populaire . Après avoir tourné plusieurs fois sans succès ( il y a un monde fou ) , une voiture de police nous fait signe de nous arrêter . Ils nous expliquent qu’il serait plus sage que nous partions car nous risquons de nous faire agresser….. Et bien ! on continue . Et la route se déroule dans le désert , paysage très morne , couleur poussière , beaucoup de décharges et d’entassement d’ordures , les bords de route surtout à la traversée des localités sont très sales . La région où nous sommes compte de nombreux puits de pétrole . Nous arrivons en vue de Los Organos petite station balnéaire où nous décidons de nous arrêter . Nous avons fait plus de 400 kms . Nous trouvons une ville animée , colorée , avec un port de pêche assez important et une plage avec du très beau sable . Nous y resterons le lendemain vendredi pour faire un peu de ménage dans le camping-car ( nous avons forte à faire ) , nous faisons aussi une mise à jour du blog . Il nous reste 150 kms à parcourir pour passer en Equateur .
Samedi 7 février , de Los Organos à la frontière nous suivons la côte , plusieurs ports se succèdent .
C’est une région désertique , mais un peu avant la frontière , nous avons traversé des zones de culture du riz , toujours belles même quand elles ne sont pas en étages .
Le passage en Equateur s’est fait sans visite du camping-car , les formalités écrites et c’est tout .
Nous avons fait 3480 kms au Pérou et nous y sommes restés 19 jours . Nos coups de coeur ont été Aréquipa et les iles Ballestas .