COLOMBIE ( FIN )
Lundi 23 février , le calme du dimanche est passé . Nous avons quitté Bogota dans l’agitation retrouvée pour nous diriger vers une petite ville au nord , Zapaquira , fameuse pour sa cathédrale de sel . Elle a été construite au milieu des années 50 dans les mines de sel qui étaient déjà exploitées par les indigènes avant l’arrivée des espagnols . Elle est complètement souterraine . C’est un mélange de 50% de sel , 40% de charbon , 10% de soufre , ce qui lui donne un aspect brillant . Des chapelles se succèdent le long d’un chemin de croix , sans autres décorations qu’une croix éclairée différemment pour chacune d’entre elles . Ce chemin nous mène à une immense cathédrale . Des concerts classiques y sont organisés parfois . Endroit insolite et émouvant .
Puis nous avons pris la direction de Tunja , dans la région du Boyaca . Belle région aux vallées fertiles et verdoyantes , à la population rurale encore très nombreuse . C’est aussi un haut lieu de la mémoire de la guerre d’indépendance de Colombie . Ici , au Puente de Boyaca , Simon Bolivar remporta l’une des deux victoires décisives pour la libération du pays sur l’armée espagnole , le 7 août 1819 . Sur une terrasse de béton flottent les drapeaux des cinq pays libérés ( Argentine , Pérou , Chili , Equateur et Colombie ) . Une flamme y brûle pour l’éternité et nous avons installé notre bivouac dans le parc gardé , sur la hauteur .
Mardi 24 février , poursuivant notre route après Boyaca , nous nous retrouvons au milieu de paysages rappelant la moyenne montagne d’Europe .
Peu à peu le paysage est devenu de plus en plus tropical , de la canne à sucre partout où elle peut se planter , des bananiers , des cocotiers de temps en temps . Sur notre route nous ne devons pas manquer un village qui est connu pour être le village colonial de Colombie le mieux préservé depuis sa fondation en 1705 : nous arrivons à Barichara . Nous n’osons pas trop nous avancer dans les rues pavées qui nous paraîssent escarpées . Nous avons toujours en tête le souvenir d’Ouro Preto au Brésil où nous avions eu beaucoup de mal à nous sortir de la souricière . Mais , deux très aimables policiers nous ont ouvert la voie et nous voici assez rapidement en haut du village sur une petite place qui est un mirador au dessus d’un superbe canyon . Nous avons fait 290 kms d’une route vraiment harassante .
LA POLICE NOUS OUVRE LA VOIE
CANYON VU DU BIVOUAC
Le lendemain , mercredi 25 février , nous faisons un break . Comme souvent , un peu de lavage et de nettoyage , visite du village qui nous a bien plu mais sans plus , mise au point du blog , la wifi ne court pas les rues . Pour monsieur , passage chez la coiffeuse qui est un coiffeur ( 2,5 euros ) . La journée d’arrêt est bien vite passée .
Jeudi 26 février , la traversée centrale de la Colombie continue à être très accidentée . Nous sommes dans la région de Santader , la route qui mène à Bucaramanga est l’une des plus belles de Colombie . Elle longe le superbe canyon de Chicamocha . Pour une fois , nous avons pu faire deux ou trois arrêts pour photographier la rivière qui s’étire au fond du canyon comme un fil d’argent . Au beau milieu du canyon un parc d’attraction a été mis en place avec des jeux , des piscines d’un très bel effet de la route qui le surplombe et surtout un téléphérique de construction française emmène ceux qui sont avides de sensations fortes au dessus du canyon . Nous avons continué notre route en passant à Bucaramanga ( grande ville de 550000 habitants ) la capitale de l’industrie du tabac sans nous arrêter . Nous pensions en avoir terminé avec les Andes mais elles s’incrustent encore le long de routes très pénibles jusqu’à San Alberto . De nombreux péages se succèdent qui ne sont pas chers ( 2 à 3 euros ) mais qui reviennent très souvent . Nombreux travaux avec arrêts sur une file d’attente interminable . Bivouac dans une station service .
Vendredi 27 février , de Palaya à la banlieue de Cartagena de Indias ( Carthagène ) . Maintenant , nous sommes dans la plaine . Il y a beaucoup de pâturages , des zones semi désertiques aussi , de temps en temps des plantations de palmiers à huile .
Il nous tarde d’arriver à Carthagène où nous devons prendre un ferry dont nous n’avons pas l’adresse et qui doit nous emmener au Panama . En effet la Panaméricaine qui relie l’Amérique du Sud à l’Amérique Centrale puis aux Etats-Unis s’arrête brusquement à l’isthme de Darien ( zone frontalière avec le Panama ) . La zone est célèbre pour son inaccessibilité et son insécurité . Il y a aussi la guérilla et les paramilitaires .
Bivouac dans la banlieue de Carthagène , sur un Parqueadero ( 1,5 euro ) .
SORTIE DU COLLEGE
Samedi 28 février , difficile entrée dans Carthagène ( malgré le GPS ) . On a l’impression de traverser une grande fête . Circulation très chaotique , les motos ont remplacé les camions . On a traversé aussi beaucoup de banlieues déshéritées mais la belle Cartagena de Indias Amurallada ( entourée de murailles )nous apparaît .Elle en avait assez d’être pillée par les pirates du 17 ème siècle . L’entrée de la baie fut protégée par deux forteresses et la seule voie d’accès terrrestre bloquée par un château fort ( pour ce faire , on employa des milliers d’esclaves noirs ) . Aujourd’hui , Carthagène , classée au patrimoine historique de l’humanité et l’un des plus magnifiques exemples d’architecture coloniale hispanique . La ville est peinte de couleurs rose , ocre , blanc , mirabelle avec des entrées en bois sculpté qui s’ouvrent sur de somptueuses demeures , des balcons en bois tourné superbement conservés . Nous sommes arrêtés sur un parking en plein centre en bordure de mer . De l’autre côté de la rue tout le long il y a des night-clubs . Carthagène est une cité moderne , dynamique , l’un des plus importants ports colombiens des Caraïbes . L ‘entrée principale de la ville se fait par la Puerta del Reloj qui s’ouvre sur une place triangulaire ( cette place servait autrefois de marché aux esclaves ) .
PORTE D’ENTREE DE LA VILLE
PLACE OU SE TENAIT LE MARCHE AUX ESCLAVES
PLACE BOLIVAR
ENCORE DU BOTERO
CARTHAGENE MODERNE
DANS LA RUE
AU SUD DE CARTHAGENE
Samedi après-midi , nous avons eu la chance de trouver un bureau de Ferry Xpress au deuxième étage du centre commercial ( Centro Uno ) , situé en plein centre de Carthagène , Avenida Venezuela . Nous avons acheté pour le mardi suivant , le passage en ferry pour le Panama , du camping-car et de deux passagers (cabine incluse ) : au prix de 800 euros payable en espèces , pesos ou dollars , avec pour seule consigne de se présenter au Terminal 1 du port ( quartier Manga ) mardi à 16 h .
Mardi , nous nous sommes présentés un peu avant 16 h .
1 ) Le camping-car étant très sale , il n’était pas question de passer la porte d’entrée du port .
2 ) Nous n’avions aucun papier concernant le transport du camping- car par voie maritime . Lors de l’achat des billets rien ne nous a été dit à ce sujet . Nous devions passer par une agence maritime ROZO & CIA chez laquelle un aimable motard voyant que nous étions dépassés par les évènements , s’est proposé de nous conduire . En voici l’adresse : ROZO & CIA S.A.S , MARITIME AGENTS , Transversal . 48 # 21-85 Calle Nilo , Bosque ,Cartagena-Colombia . Tel : 6623221/6622216 . Les papiers nécessaires ont été faits sur place moyennant la somme de 25 $ . De retour au port , le camping-car a été l’objet d’une désinfection par fumigation (35 $ ) et tant bien que mal , nous avons procédé à une toilette rapide du véhicule .
3 ) Nous nous sommes retrouvés au milieu de la troupe des vingt et un camping-cars allemands et suisses que nous avions déjà rencontrés à quatre reprises depuis la Patagonie .
Nous sommes montés à 20 h30 sur le ferry après avoir supporté de longues formalités de douane . Le ferry est parti à 21 h , alors que le départ était prévu à 19 h. D’autre part , le motard qui nous avait emmenés chez les agents maritimes faisait partie d’un groupe de vingt motos . Le paquet des vingt et camping-cars , quelques autres véhicules avec le nôtre et les vingt motos ont suffi a provoquer un embouteillage chez les douaniers colombiens . Il y avait aussi des passagers à pied , mais pour ceux là les formalités étaient plus simples . Le ferry a accosté à Colon au Panama le lendemain à 14 h 30 .
Le ferry fonctionne depuis quelques mois . Auparavant , passer au Panama était assez compliqué et onéreux . Il fallait trouver une place sur un cargo pour le véhicule et prendre soi-même l’avion ou un voilier . Cela revenait environ à 3000 euros . Mais en voyant l’organisation inadaptée du port et de l’administration et le très petit nombre de véhicules transportés ( pas d’accès pour les camions ) , nous avons des inquiétudes sur la pérennité du ferry qui par ailleurs est extrêmement agréable .
Nous sommes restés quinze jours en Colombie et avons parcouru 2490 kms , au milieu de paysages de montagne la plupart du temps extraordinaires , souvent mal photographiés car il était difficile de s’arrêter . Et cela au milieu d’une végétation magnifique . Des villes intéressantes ou belles en particulier Carthagène . Nous regrettons de n’avoir pas vu Medellin , mais il y avait un choix de route à faire .
Ce que nous ne manquerons pas de souligner c’est le comportement de nombreux automobilistes jouant à celui qui est le plus malin , ce qui les rend imprévisibles et dangereux . Les routes très montagneuses de Colombie avec leur nombre incalculable de camions étaient déjà bien difficiles . Aussi avons nous fait certains parcours sans trop nous étendre …
Après Cali , nous pensions ne plus voir de soldats . En fait , ils ont été omniprésents jusqu’à la fin . Nous n’avons pas osé prendre de photos ( ils étaient dans leurs casemates en sacs de sable , en bordure de route et bien entendu les photos étaient interdites ) .
Nous avons eu affaire assez souvent à de jeunes policiers très serviables et nous avons ressenti l’intérêt et la sympathie des gens du fait de notre nationalité .