ARGENTINE ( 2 )
A côté de leur religion , les argentins croient à beaucoup de saints , les santos , aux quels ils adressent des petits sanctuaires tout le long des routes , sur les bas côtés . Il y en a un que nous avons souvent rencontré et plus encore en Patagonie : Antonio Gil dit le Gauchito . Le sanctuaire dédié au Gauchito est rouge , toujours le même rouge , entouré de drapeaux flottants au vent et submergé d’offrandes en tout genre . Soldat pendant la guerre de la triple alliance ( 1865- 1870 ), puis déserteur , il se mit avec deux compagnons à voler du bétail aux riches pour le distribuer aux pauvres . Rattrapé par la justice et condamné à être décapité , il dit au bourreau que si son corps était enterré , son fils qui était très malade, guérirait . Les déserteurs n’avaient pas le droit d’être enterrés . Le bourreau enterra sa tête et le fils du Gauchito guérit . On pensa que c’était un miracle et depuis les gens lui attribuent de nombreux miracles . Et tous les ans , le 8 janvier ( anniversaire de sa mort), à Mercedes le lieu de sa naissance , a lieu un pélerinage qui réunit des milliers de personnes .
Vendredi 14 novembre , hier soir bivouac à Sierra Grande , achat d’euro diesel à prix patagonie moins cher ( 0,95 euro le litre ) . Direction Puerto Madryn , nous sommes de nouveau en quête de gaz . Le remplisseur de bouteille se situe à l’angle des rues Colon et Estivariz . Mais il est presque 13 h , c’est fermé , il nous faut revenir à 16 h . Pique-nique en bord de mer . Ensuite direction El Doradillo sur le golfe Nuevo à 19 kms au nord de Puerto Madryn par une route non goudronnée . Nous arrivons à une très belle plage de sable blanc où nous avons pu apercevoir de nombreuses baleines . Le soir bivouac dans la péninsule de Valdes à Puerto Pyramides ( dans le camping fermé officiellement mais en fait ouvert ) .
PUERTO PYRAMIDES
Samedi 15 novembre , nous allons passer toute la journée à parcourir la péninsule de Valdes , l’une des plus grandes réserves naturelles d’Amérique du Sud , inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO . Droit d’entrée 160 pesos par personne ( 15 euros ) . Direction Punta Norte à 80 kms par une route non goudronnée à travers une pampa peuplée de guanacos ( cousins du lama ) , de maras apparentés aux lièvres , de nandus ( cousins de l’autruche ) et de moutons . A l’arrivée au dessus de la plage à laquelle on ne peut accéder mais dont on a une vue panoramique d’un mirador : grosse déception . Les lions de mer que nous nous attendions à voir ( nous y étions venus il y a quelques années ) n’étaient pas au rendez-vous . Seulement quelques éléphants de mer vautrés au soleil par- ci par là et quelques lions de mer ( grandes otaries dont le mâle beaucoup plus gros que la femelle porte une crinière autour du cou , d’où leur nom ) . Ils ne sont sans doute pas arrivés de leur migration annuelle .
PLAGE DE PUNTA NORTE
Nous repartons direction le sud vers Caleta Valdes à 47 kms .C’est une immense langue de terre et de galets qui se détache de la péninsule .
ELEPHANTS DE MER
LIONS DE MER
Deux kilomètres plus loin nous nous arrêtons à Punta Cantor où nous approchons de très prés des manchots de Magellan . Dommage ! les petits ne sont pas encore nés .
Mais la Péninsule de Valdes est riche de bien d’autres espèces que les animaux marins .
TATOO
GUANACOS
Lundi 17 novembre , départ de Puerto Pyramides où nous étions au ¨repos ¨ hier, pour aller à Pardelas une plage à 15 kms au sud sur le golfe Nuevo . Au large de cette plage magnifique évoluent des baleines franches australes ( une espèce menacée ) qui viennent ici de juin à mi- décembre pour se reproduire . On les voyait à fleur d’eau mais elles se sont montrées très pudiques . Les quelques bateaux sur zone les rendaient encore plus discrètes .
GOLFE NUEVO
Dans l’après-midi , direction Trelew à 60 kms . Après quelques recherches nous trouvons un glacier avec de bonnes glaces et une bonne wifi . Le blog est vite publié . Nous en profitons pour nous rendre à Gaiman , une petite ville aux origines galloises qui se trouve à 15 kms .
Mardi 18 novembre , de Gaiman à Punta Tombo , 130 kms dont les 30 derniers non goudronnés . La réserve de Punta Tombo est le plus grand site de nidification de manchots en Amérique du Sud . Une étendue immense ( 200 hectares ) de petites collines au dessus de la mer , une terre friable où ils ont creusé des terriers pour déposer leurs oeufs à l’abri des cormorans et des mouettes . D’autres ont choisi un emplacement sous des arbustes . Nous avons aperçu beaucoup d’oeufs ( 2 par femelle ) , les oeufs ne sont pas encore éclos . Les manchots de Magellan ont choisi cet endroit en 1947 et tous les ans ils reviennent , les mâles d’abord à la fin du mois d’août pour préparer le nid , les femelles 15 jours plus tard . Les oeufs veillés par les deux parents éclosent 40 jours plus tard . A la fin de la saison de reproduction vers mars les parents muent puis prennent la mer vers le Brésil ( 6000 kms ) sans regagner la terre pendant 4 mois et puis ils reviendront à Punta Tombo . Les petits , eux partent 11 semaines après leurs parents .
PUNTA TOMBO
En sortant de la réserve nous prenons la direction de Camarones , petit port de pêche qui a pris beaucoup d’expansion avec l’arrivée de la nouvelle route . Bivouac dans le village à l’abri du vent qui est omniprésent et souvent très violent . Les nuits sont très fraîches mais dans la journée il peut faire chaud ( 30 dg et plus ).
Mercredi 19 novembre , nous sommes venus à Camarones surtout pour aller à Cabos dos Bahias , une pointe à 30 kms au sud de Camarones où nous sommes certains de revoir nos chers manchots et peut –être des lions de mer . Il n’y a âme qui vive . Nous sommes au milieu de la nature . La configuration du terrain est la même qu’à Punta Tombo mais en plus petit . Nous sommes très déçus , à quelques jours prés nous aurions pu voir les poussins . A la fin du circuit , sur un ilôt , nous avons aperçu des lions de mer .
ROUTE VERS CABO DOS BAHIAS
En revenant nous nous sommes arrêter sur une plage proche de Camarones , l’un pour travailler à son blog , l’autre pour bronzer . Dans la soirée retour à Camarones à l’abri des maisons à cause du vent .
Jeudi 20 novembre : départ de bonne heure , nous devons aller à Puerto San Julian à quelques 600 kms . Seule grande ville de ce jour ( 180000 habitants ) , Comodoro Rivadavia , entourée de puits de pétrole et de réservoirs . Nous traversons un centre coloré , plaisant et moderne . La ville a pris un essor extraordinaire depuis la découverte de pétrole dans les environs .
Changement de programme , nous arrêtons à Rada Tilly , la belle grande plage de Comodoro , réputée pour être ventée mais aujourd’hui il fait beau .
Vendredi 21 novembre , départ de Rada Tilly pour Puerto San Julian , 460 kms . En bord de mer , falaises couleur pierre du Gard , mer d’un bleu indigo , se profilant à l’horizon , de beaux paysages de montagne annonçant les contreforts des Andes . Arrêt plus fréquents que de coutume . Sur une plage , nous avons aperçu des lions de mer .
Puerto San Julian : petite ville de 6000 habitants dont le port fut abordé pour la première fois en 1520 par Magellan .
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REPLIQUE DE LA CARAVELLE DE MAGELLAN SUR LE FRONT DE MER
Samedi 22 novembre , à partir de San Julian , nous prenons la route de terre du Circuito Costero qui surplombe les falaises sur 37kms . Aux superbes paysages de mer s’ajoute l’immensité de la montagne alentour . Dès le premier arrêt , sur les rochers très en contrebas , se prélasse une petite compagnie de lions de mer que nous n’avions pas vue tout de suite .
Dans l’après-midi , nous poursuivons notre route vers le sud jusqu’à Puerto Santa Cruz situé sur le vaste estuaire du rio Santa Cruz . La route est belle mais le vent extrêmement violent rend la conduite difficile , et de temps à autre la pluie s’en mêle . Bivouac le long de l’estuaire à l’abri d’une rangée d’arbres .
Sur les routes d’Argentine , on trouve un autre sanctuaire très aimé lui aussi , celui de la Difunta Correa . Pendant les années de guerre civile des années 1840 . Deolinda Correa suivit à pied , à travers les déserts de San Juan , le bataillon dans lequel était enrôlé son mari . Elle transportait son bébé , des victuailles et de l’eau . Elle finit par mourir de faim et surtout de soif . Lorsqu’on la retrouva , son bébé tétait toujours le sein sa mère . On y vit là son premier miracle et on en lui attribue beaucoup d’autres .
Dimanche 23 novembre , ce matin au réveil il fait 6 degrés . Nous quittons Puerto Santa Cruz pour Rio Gallegos , 270 kms d’une route agrémentée de nombreuses compagnies de guanacos . Le vent d’hier s’est un peu calmé .
Arrêt en début d’après midi à Rio Gallegos le long de l’estuaire ( S:51° 37 013 ‘ O:069° 12 500’ . WIFI ) prés du centre ville .
Lundi 24 novembre départ de Rio Gallegos pour Rio Grande . Nous allons franchir la frontière avec le Chili , parcourir en terre chilienne 240 kms dont une centaine sur une route de gravier très mauvaise , franchir en ferry les 4,2 kms du détroit de Magellan ( coût : 370 pesos soit 35 euros , tarif camioneta ) avant de repasser la frontière argentine et continuer vers Ushuaia . Le passage des frontières avec le Chili n’a pas été aussi rude que nous nous y attendions . Nous n’avions ni fruits ni légumes , aucun produit provenant de l’agriculture , totalement prohibés . Une douanière a fouillé le camping-car sans trop insister . Ce fut une rude journée , 392 kms et un vent ininterrompu et violent .
DETROIT DE MAGELLAN
Bivouac à Rio Grande sur un parking en bord de mer . Dans toutes les ville de la côte où nous sommes passés , il y a sur le front de mer des monuments à la gloire de l’armée argentine et en particulier des combattants de la guerre des malouines .
Avant de partir pour Ushaia , 210 kms , passage à la station service YPF pour faire le plein d’ euro diesel et d’eau ( nous prenons l’eau dans les stations- service ) . En même temps nous prenons une jeune auto-stoppeuse espagnole qui revient d’Ushaia et nous la déposerons sur la route de Punta Arenas .
1OO kms avant Ushuaia , les montagnes aux sommets enneigés se font de plus en plus présentes . Estancias tout le long de la route , pratiquant l’élevage principalement de moutons mais aussi de vaches et parfois de chevaux . Arrivée à Ushuaia vers 17 h .
A la première grande étape de notre périple , nous remercions tous ceux qui nous suivent (un grand merci pour les messages ) . Nous essayons de faire un récit , résumé bien sûr , mais le plus proche possible de la réalité .