ARGENTINE ( 3 ) CHILI ( 1 )
USHUAIA : c’est d’abord une mission protestante fondée en 1862 par le pasteur Thomas Bridges , premier homme blanc à Ushuaia . Longtemps port franc , Ushuaia a connu une évolution rapide . La ville s’est installée au pied de la chaine de montagne Martial et le long du canal de Beagle . Son climat n’est pas si rude mais elle subit de violentes rafales de vent du fait de sa situation au bout des Andes et proche de l’Antarctique . Ses maisons colorées et très disparates courent le long de pentes escarpées . Mais l’un des principaux acteur de la ville est le canal de Beagle dont la rive nord est argentine et la rive sud chilienne , presque parallèle au détroit de Magellan et qui relie sur 185 kms à travers le relief déchiqueté de la Terre de Feu, l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique . Pour éviter le redoutable Cap Horn , avant l’ouverture du canal de Panama , de nombreux navires passaient par là et le canal est connu comme le plus grand cimetière de bateaux du monde . Mais ce matin , jeudi 27 novembre , nous avons pris un tour sur un grand catamaran l’Explorer qui nous a fait louvoyer délicatement entre les iles proches d’Ushuaia , les iles Bridges , l’ile de Los Pejaros avec ses cormorans royaux au cou blanc et aux yeux bleus et ses cormorans de Magellan au cou noir , l’ile de Los Lobos et son importante colonie de lions de mer et puis l’ile des éclaireurs et son joli phare blanc et rouge ( on le croirait sorti d’un tintin en Terre de Feu ) et ses cormorans .
Avant de regagner nos pénates , nous nous arrêtons sur San Martin devant une agence qui vend des tours pour le Cap Horn et l’Antarctique . L’Antarctique , 10 à15 jours , hors de prix pour nous , il n’en est pas question . Mais le Cap Horn , 2000 euros tout compris pour deux , la fille française de l’agence a eu les bons arguments . Et nous voici embarqués pour demain soir jusqu’à lundi matin ( 3nuits )sur un très joli bateau de croisière chilien : l’Australis . Nous allons donc continuer notre périple sur le canal de Beagle et plus .
Samedi 29 novembre ,en milieu de matinée navigation panoramique au pied du glacier Garibaldi .
En début d’après midi , débarquement sur le glacier Pia .
En soirée, navigation le long de la cordillère Darwin sur ¨l’avenue des glaciers ¨ .
Nous naviguons toute la nuit pour arriver très tôt dimanche matin aux alentours du Cap Horn . Le vent s’est levé, très violent . L’ambiance sur le bateau s’est rafraîchie , tout le monde a compris qu’on ne débarquerait pas aujourd’hui au Cap Horn .
Nous avons fait des photos , on nous a remis un beau diplôme décerné pour avoir franchi le Cap Horn , le point le plus au sud du globe à bord du MM VIA AUSTRALIS . Mais nous n’y avons pas mis le pied , les zodiacs étaient impuissants .
PLAGE ET ESCALIER D’ARRIVEE
L’après-midi retour vers Ushuaia avec arrêt à la Caleta Wulaya .
Arbuste au nom compliqué, dit pomme de Patagonie, pas encore à maturité , comestible
Pain de l’indien , sorte de champignon , comestible .
RETOUR A USHUAIA
Lundi 1 décembre , ce matin , retour de la mini croisière au Cap Horn , très agréable , hôtellerie haut de gamme pour nous qui n’en avons pas l’habitude , superbes glaciers que l’on ne peut voir que par bateau , un peu de regret tout de même de n’avoir pu aborder à cause des rafales de vent alors que le taux de réussite est paraît-il de 90% .
Cet après –midi , recherche d’argent , le taux de change officiel est si ridiculement bas que nous avons fait comme à Buenos-Aires rechercher du change au noir . Seulement ici c’est moins facile . On peut le faire chez quelques commerçants .
Un peu plus tard , visite un peu décevante au musée Yamana qui donne un aperçu de la culture des indiens qui occupaient la Terre de Feu dans la région d’Ushaia . Quatre tribus vivaient en Patagonie , les Yamana étaient plus importants en nombre mais tous avaient le même mode de vie . Nomades, faisant des huttes de branchages , plutôt que de porter des vêtements qui auraient toujours été mouillés , ils avaient choisi de vivre presque nus et de s’enduire le corps de graisse pour se protéger du froid . Ils faisaient aussi des feux partout où ils se trouvaient y compris dans leurs canots . D’où le nom de Terre de Feu donné à la région par les premiers européens ( Magellan ) .Comme tous les autres peuples colonisés d’Amérique ils ont vu leur territoires grignotés par les chasseurs de phoques , les pêcheurs de baleines , les chercheurs d’or , une ribambelle d’aventuriers européens , des colons éleveurs de moutons qui mettaient des barrières partout et qui ont fini par payer des tueurs pour exterminer les indiens soit-disant voleur de bétail . En 1930 , les indiens fuégiens avaient quasiment disparu .
La femme yamana nageait , plongeait pour pêcher , dirigeait le canot , faisait le feu et l’entretenait dans le canot en mouvement pour laisser à l’homme toute sa disponibilité et sa force pour manier le harpon .
PHOTOS PRISES DANS LES ANNEES 1882 – 1883
BIVOUAC A USHUAIA
Mardi 2 décembre , d’Ushuaia à Rio Grande , bonne route mais vent violent , superbe paysage, plusieurs arrêts photos . Beaucoup d’arbres morts tout le long . Bivouac au même endroit qu’à l’aller devant une mer calme malgré le vent .
ESTANCIA
Mercredi 3 décembre , de Rio Grande à San Sebastian , frontière chilienne , route goudronnée . Passage de douane sans problèmes : on avait prévu de n’avoir à jeter qu’un minimum de nourriture . Mais la Terre de Feu chilienne n’a pas de routes goudronnées ( une petite partie est en train d’être cimentée ) . Nous voici avec 140 kms de route de graviers et de ¨tôle ondulée ¨et nous allons en plus faire un détour de 40 kms le long de la Bahia Inutil pour voir une petite colonie de manchots royaux qui est venu se reproduire au bord du détroit de Magellan depuis très peu de temps . D’habitude , ces oiseaux ne fréquentaient que les régions subantarctiques . L’endroit est assez joli , une petite plage de gravier , deux canaux qui la traversent et se jettent à la mer et , au milieu des hautes herbes où se trouvent sans doute les petits que nous n’avons pas vus . Nous avons payé l’entrée assez cher , la jeune personne qui était présente nous a expliqué avec beaucoup d’assurance que cela faisait 50 dollars ( nous n’avions pas d’argent chilien ). Sur la route du retour longue et caillouteuse et nous avons croisé un camping-car breton de la presqu’ile de Crozon , un couple avec quatre enfants . Bivouac à Cerrro-Sombrero , le long d’un petit parc de jeux pour enfants , et déjà installé ,un autre camping-car , de Morlaix celui-là , une famille avec trois enfants .
Jeudi 4 décembre : à 34 kms de Cerro-Sombrero , le ferry du détroit que nous avions pris à l’aller dans la tempête . Aujourd’hui , il fait beau et on peut monter sur la passerelle , accompagnés de dauphins que Guy a filmés mais pour la photo c’est plus difficile . Ils sont très taquins . Punta Arenas est encore à 163 kms , on longe le détroit de Magellan .
UNE RENCONTRE SYMPATHIQUE
PUNTA ARENAS : Grande ville de 130000 habitants située sur le détroit de Magellan , sa population est constituée pour un tiers de croates chassés par la première guerre mondiale . Elle s’est enrichie grâce à l’élevage des moutons et au trafic maritime . Comme toute les villes ici , elle a une grande place entourée de beaux immeubles à l’ européenne et plantée de superbe cyprès vieux de plus de 150 ans et avec au centre le pompeux monument à Magellan . Nous avons visité le musée régional de Magallanes qui est une superbe demeure construite par un architecte français pour la riche famille Braun-Menendez et qui témoigne du faste et de la puissance des éleveurs de moutons à la fin du 19° siècle . Ensuite , nous avons visité le cimetière où l’on retrouve les mêmes dans des mausolées mégalos de la bourgeoisie côtoyant les innombrables migrants croates qui ont peuplé la ville .
MUSEE
Avant de quitter Punta Arenas , nous avons trouvé du gaz ( encore ! ) la dernière fois on n’avait pu en mettre que 5 kgs et cela a quand même duré 3 semaines . Cette fois ci , aucun problème , bouteille bien remplie . Adresse : Punta Arenas , 248 , Orella ( S53 08.957 O070 54.862 ) . Coût : 24 euros .
En début d’après-midi , nous prenons la route vers Puerto Natales dans une Patagonie aux paysages beaucoup plus avenant que ceux de l’Argentine , plus peuplée , un relief faisant penser tantôt à l’Irlande tantôt à l’Islande , de nombreux moutons broutant de la belle herbe et au lointain les Andes qui se rapprochent de plus en plus . Et au fond d’un fjord très profond , entouré de montagnes , Puerto Natales , port de pêche et de trafic maritime de 20000 habitants . Quelques immeubles le long du bord de mer , agrémenté de cygnes noirs et blancs . Mais la plupart des maisons sont en bois , basses et colorées . Nous nous sommes arrêtés en bordure de rivage , le vent est très sérieux et il le demeurera pendant les deux jours où nous sommes restés . De plus il fait très froid .
Dimanche 7 décembre , vers Torres del Paine . A la sortie de Puerto Natales , le long du fjord , une vaste estancia Puerto Borie ou plutôt d’anciens entrepôts frigorifiques et un abattoir ayant vu défiler des millions de moutons entre 1915 et 1965 , transformés en hôtel de luxe 5 étoiles des plus originaux : Le Singular .